Magbahagi
Petits moments plaisir!
Rencontres
Dès le réveil nous nous hâtons a terminer notre dernière vaisselle avant le départ. Ce sont les garçons qui s'y collent, mais au deuxième verre, d'autres titas les ont déjà rejoint pour les aider.
C'est dans l'harmonie et la douceur matinale que nous nous dirigeons vers le van de Dindo.
En chemin, nous croisons Nelia ainsi que mamie Mita qui précédent nos pas. Elles nous accompagnent à Manille pour acheter les nouvelles matières premières afin d'assurer les commandes de fine needle.
Fine needle est à présent entre de bonnes mains. Mamie mita nous a même glissé à l'oreille son intention de faire 7000 pesos de chiffre d'affaires grâce à l'investissement de base que nous avons apporté. Elle nous redemande immédiatement une somme d'argent élevée. Nous pouvons que lui faire confiance.
Bercés par les chansons traditionnelles du groupe ABBA nous terminons notre nuit dans la voiture.
Terminal 3.
Avec la nouvelle loi, il est impossible de rentrer dans l'aéroport sans ticket, nous attendons ma famille.
Enfin les voilà ! En forme comme jamais, la fièvre philippine les a gagné! Impossible de les interrompre. Ils nous énumèrent chacune de leurs péripéties sur l'île de Palawan.
Tortues, îles paradisiaque et repos étaient leurs compagnons de voyage.
On les retrouve reposés et adaptés au "filipino time".
Nous recevons nos billets et déposons les valises. Au guichet je remarque que l'heure ne correspond pas. C'est tout naturellement que l'hôtesse m'annonce que l'heure a changé.
Pendant ces trois heures de retard habituelles des compagnies philippines, en tant que bon client nous satisfaisons notre estomac.
2,3 parties de belote et on embarque.
"Mesdames et messieurs nous vous prions de bien vouloir nous excuser de ce retard de 40 minutes." Bon l'intention y est.
Je lis au loin une pancarte [Leah Gunter]. C'est d'un sourire chaleureux que notre guide et ami de mamie Mita nous accueille à l'aéroport de Dumaguete. Il est détendu et heureux que nous soyons enfin arrivés après ces trois heures de retard. La patience des philippins...
Nous nous sommes mis d'accord sur notre petit itinéraire de quatre jours tout en se dirigeant vers notre hôtel dans un van climatisé. Grand luxe où nous ne sommes plus habitué. L'hôtel est grandiose tout autant que ses prix.
Un peu gênés, Tom Vanessa Damien et moi-même expliquons en aparté au guide que les tarifs étaient trop hauts pour notre salaire étudiant.
Aucun problème ! Brian a plus d'un tour dans son sac. Il nous emmène dans une autre petite guest house beaucoup plus modeste.
Sous ses conseils, nous rejoignons par la suite mes parents pour aller manger dans un restaurant traditionnel de cette ville.
Nous terminons notre belle balade à côté de la mer avant de prendre un trycicle.
Les tricycles sont différents sur cette île. Ils sont plus grands que sur l'île de Palawan et plus haut que chez nous à Naïc.
Nous choisissons un petit restaurant typique pour tous les goûts: fruits de mer, viande, poisson, et même sushi.
21h sonne la tournée générale de notre cher Malarone (médicament journalier qui lutte contre le paludisme). La soirée se termine rapidement, interrompue par la fatigue.
6h15 affiche mon téléphone lorsque l'alarme se met à trembler. Je saute dans un short et brandit mon sac à dos. Aujourd'hui direction l'île d’Apo.
Le van est déjà en bas, Tom et Vanessa ont des petits yeux et Damien dort debout. Il est tôt mais les paupières se soulèvent un peu plus chaque minute où le soleil nous éblouit davantage.
Le trajet fut un plaisir. Derrière ma vitre colorée le paysage vert est toujours autant irréaliste.
Depuis Banaue c'est la première fois que je revois un paysage autant vert, brillant.
Il faut dire que nous avons une chance incroyable. Les prédictions de cette période de mousson étaient environ 23 jours de pluies dans le mois. Nous en avons eu seulement quatre jusqu'à présent. Le soleil s'accompagne seulement de trois petits nuages.
Nous enfilons nos gilets de sauvetage et grimpons sur notre Banka. Seuls à bord, Brian nous explique le programme de la journée. Je me tartine de crème solaire sous cette chaleur étouffante.
Entre temps, plusieurs marchands ont déjà essayé de nous vendre leurs huîtres perlières certainement davantage huître que perlières.
Pas un seul nuage à l'horizon, ma petite sœur pensive contemple les flots du bateaux naviguer entre les vagues. Les cliquetis sont embrouillés par le grondement du moteur semblable à celui d'une jeepney.
C'est lorsque que l'on découvre son reflet dans cette eau clair que nous savons que nous sommes à bon port.
L'île d’Apo nous ouvre ses bras par une eau azur et calme.
Les coquillages se glissent entre mes orteils entraînant parfois un petit cri strident de douleur.
Pas une minute à perdre. Nous nous armons de nos masques, tubas et plongeons presque aussi bien qu'une tortue. C'est d'ailleurs à ce moment-là que nous le découvrons.
La vue marine de Palawan nous avaient coupé le souffle auparavant. Alors que nous est-il arrivé lorsque nous découvrions les tortues marines aussi grandes que Vanessa nous devançant à la brasse ?
Mais nous n'étions pas vaincus. Nous nageons presque mains/nageoires à leur côté se racontant des histoires...
Ce fut un moment inoubliable.
Mais attention de ne pas être trop gourmand. Les tortues ont plus d'apnée que nous.
Les lièvres ont faim. Une petite pause s'impose. Nous dégustons notre Adobo sur cette île paradisiaque.
Puis retour à la course. Mes petites sœurs ont même réussi à leur donner à manger.
Seulement midi. La journée débutant tôt, nous étions vraiment décalqués. Mais Bryan n'était pas de cet avis.
Une longue liste d'activités nous attendait.
Retour à Dumaguete pour aller visiter les pentes secrètes de la ville.
Quelques heures de route nous emmènent sur un volcan de type effusif. Éteint depuis plusieurs années, il abrite une ville toute entière.
La roche fume et brûle si fort que l'on pourrait faire cuire un œuf en 72 secondes nous annonce Bryan.
Pour se rafraîchir nous nous arrêtons au bord d'une belle cascade. L'eau douce glisse agréablement sur nos corps réveillant chacun de nos sens.
Puis retour aux sources, Bryan nous entraîne dans une piscine chaude naturelle.
L’odeur de fer nous enivre. Attention de ne pas rester trop longtemps dans ce bain semblable aux thermes Széchenyi de Budapest qui pourrait nous ramollir pour le reste de notre vie.
Retour au van. Nous rendons visite à un vieux Monsieur passionné sur l’histoire de son pays. En avançant dans la pièce nous découvrons uniformes vietnamiens, journaux, violon, gourdes, masques à gaz…
Il nous décrit la guerre que son grand père a bravement combattu. Il nous fait découvrir les missiles conservés soigneusement dans une toile d’araignée.
Après la découverte de nouvelles saveurs : un fruit semblable à une pêche. Notre route se poursuit pour terminer dans ce joli décor verdoyant dans une petite boutique souvenirs. Etant dans le pays de la sorcellerie, nous achetons des potions d’amours, des baumes revitalisants…
Pendant ce temps, Damien et le guide nous surprennent à faire la course sur une petite trottinette en bambou en plein milieu de la route. Vanessa tente l’expérience des échasses.
Retour à Dumaguete dans nos hôtels respectifs. Certains découvre des cafards, tandis que d’autres connaissent la douche chaude.
Un petit restaurant Italien nous ouvre ses portes vitrées. Impossible de résister. Les pizzas ne semblent pas sucrées comme nous avons l’habitude d’avoir, le sourire se lit sur chacun des visages malgré quelques traits de fatigue.
Après une bonne nuit, nous repartons pour de plus belles aventures.
Aujourd’hui au programme, rencontre avec les dauphins !
Une banka rien que pour nous se balance entre les vagues. Le temps est magnifique et la couleur de l’eau somptueuse. Il n’y a pas de mots pour décrire ce paysage de rêve.
Et là, nous voyons au loin la plus belle danse au monde. Les dauphins effectuent des pirouettes, et des sauts acrobatiques à quelques centimètres de nos yeux. Magique.
Tous en cœur nous applaudissons et parlons très fort pour que les dauphins s’intéressent à notre bateau. Quelques secondes plus tard une assemblée de ces belles créatures suivent les claquements de nos mains sur les lignes de l’eau. Ils entrainent le bateau dans leur course, on pourrait presque les toucher. Puis les pirouettes sont de retour. Quatre dauphins à la suite effectuent le même mouvement.
Nous nous éloignons de leur terrain de jeu pour rejoindre une plage naturelle en plein milieu de l’océan. Nous plongeons du bateau pour aller chercher notre noix de coco pour certains et des huitres fraichement ouvertes pour d’autres. C’est ce qu’on appelle un apéro philippin.
Nous pataugeons dans cette belle eau claire entourée de maisons sur pilotis. Tom nous rappelle à la réalité quand l’heure du repas a sonné. Notre grande famille est de retour sur le bateau à déguster crabes, crevettes, adobo, ananas, mangue. Un festin incomparable. Nous sommes chanceux de voir ce spectacle extraordinaire que nous offre la nature.
Retour au port où notre van nous attend pour rejoindre Dumaguete et prendre un ferry direction Siquijor.
Sur la route, le guide s’arrête nous acheter un pain brioché réalisé à la noix de coco. Un délice.
Nous arrivons au port, notre ferry part dans une dizaine de minutes et nous n’avons pas encore acheté nos places. Impossible de négocier avec le vendeur, nous devons attendre le prochain bateau.
Nous remercions chaleureusement notre guide pour ses services, et nous nous dirigeons dans notre gate attendant le prochain bateau qui nous emmènera directement à Larena.
La petite famille est au complet, nous sommes impatients de partir pour retrouver notre plus chère amie Modesta.
Apres un peu moins de deux heures de traversée, c’est un sourire perché sur une petite camionnette qui nous semble familier. Vanessa et moi-même attendions patiemment le câlin de notre Modesta.
Et c’est là que l’aventure débute. Nous grimpons à 10 sur une minuscule camionnette pour nous rendre dans la maison de la mère de Modesta. Son cousin conduit, Damien se trouve assis à côté de lui, pendant que nous nous agrippons pour ne pas tomber à chaque virage. Nous n’étions pas rassurés de sentir les roues libres en descente, mais nous étions tellement bien. Le vent se glissant dans nos cheveux, nous sommes bercés par les virages dans le noir complet.
Nous découvrons, perdus dans les arbres, la magnifique maison sur pilotis de la maman de Modi. Une petite chèvre nous accueille sur le bas de la porte. Nous nous déchaussons, et avançons dans cette petite demeure. Nous installons nos affaires dans le salon et aménageons nos moustiquaires. La famille de Modesta est très modeste. Mais encore une fois, la générosité de ce peuple a frappé. Modesta nous offre tout son salon, tandis qu’elle dormira dans la cuisine. Elle nous a cousu des couvertures afin de rendre un peu plus moelleux le sol du salon.
Le repas est disposé sur la table prêt à être dégusté.
Le lendemain nous passons la journée sur une plage paradisiaque. Nous prêtons notre matériel de snorkeling à notre maman philippine qui par la suite ne voulait plus quitter la beauté de ses poissons.
Longues discussions, sauts de falaise et observation de bébé requin.
C’est la fin de l’après-midi, nous montons à bord de la camionnette pour rentrer déguster notre diner. A la tablée est installé du poulet et notre traditionnelle portion de riz. Nous découvrons une assiette remplie d’algues fraîchement péchées. Par politesse chacun s’en procure une petite portion, mais décidément nous ne sommes finalement pas programmés pour aimer cette spécialité.
Nous partons découvrir le village voisin, ou notre belle hôte nous montre les terres de son enfance ou jadis elle partageait une salsa avec son futur mari.
Dans les mêmes temps, la maman de Modesta guérisseuse a préparé un mélange pour guérir le genou endormi de ma maman. A base de calamansi bouillit et certainement d’une formule magique, elle applique sa solution ensorcelé le lendemain matin.
Nous sommes réveillés par les cris souffrant d’un cochon. Le jour de l’assomption, les Philippins ont cette tradition ancestrale où un cochon doit être égorgé jusqu’à se vider de son sang le jour où Marie est entrée directement dans la gloire de dieu.
Le cochon sera ensuite partagé entre tous les voisins, visiteurs.
Nous quittons le village et cette fête de partage qui se prépare doucement.
Nous embrassons tendrement notre famille Philippine, pour rejoindre notre belle routine de cavité.
Le calme après la tempète
Après avoir vécu notre premier typhon lors de notre talent show nous partons pour notre dernière virée philippines au Nord des Visayas. Après des adieux pleins d’émotion, Tito Dindo nous conduit jusqu’au terminal 4 d’où nous devons prendre un avion pour Boracay. Nous avons souhaité visiter cette place, réputé comme étant l’une des plus belles station balnéaire d’Asie, avant le retour sur notre terre natale.
Mais avant nous devons nous rendre à l’ambassade de France de Manille pour régler certaines choses. Nous décidons par la suite de partager un dernier repas avec nos amis Modesta et Dindo avant de prendre l’avion. Une fois chose fait nous sommes une fois de plus victimes de la ponctualité des compagnies aériennes philippines et nous embarquons avec 5h de retard pour un vol d’1h. Mais une fois débarqués, nous constatations que toute cette attente en valait la peine. Bien qu’il fasse nuit nous pouvons distinguer la clarté de l’eau laissant apparaitre des fonds marins somptueux.
Il nous faut encore prendre un tricycle qui nous conduira à l’auberge dans laquelle nous séjournerons. Un très bon choix, une fois de plus puisque dès notre réveil nous pouvons apprécier l’ambiance typique de cet endroit. Nous déjeunons au bord de la piscine et discuté avec d’autre habitants de l’auberge.
Nous décidons après le déjeuner d’aller passer l’après-midi sur une des plus belles plages de l’île. Après 5 min de marche, nous sommes face à l’un des plus beaux endroits que nous ayons visité durant ces 4 mois. La plage de sable blanc est immense et toutes les activités nautiques sont disponibles pour passer un moment inoubliable. Après avoir déniché un bar avec un style plus qu’atypique muni d’une scène ouverte, nous nous remémorons cette aventure autour d’un cocktail en attendant le fameux coucher de soleil de Boracay. Nous discutons avec Marc, un philippin, qui nous parle de son île de naissance et de ces occupants avec fierté.
L’après-midi file à toute vitesse et nous rentrons à l’auberge pour s’apprêter à passer notre dernière soirée sur cette magnifique terre qui nous a accueillis pendant 4 mois. Nous décidons de retourner sur la main beach pour apprécier la vie nocturne donc Marc nous a beaucoup parlé. En effet de jour comme de nuits cette plage est animée par des bars, des restaurants, et toutes sortes de petites échoppes pour satisfaire le bien-être des touristes venues ici pour apprécier ce paysage paradisiaque.
Cette aventure fut d’une richesse incomparable pour chacun d’entre nous. Nous avons appris ce qu’étaient les valeures d’entraide et de partage. Nous avons aussi appris a relativiser sur notre situation et nous devons prendre exemple sur cette culture dont la générosité n’a pas d’égale. Beaucoup de philippins sont très pauvres mais ils aime donner et son fier de leur pays plein de contraste aussi généreux les uns que les autres. Les sourires de ces personnes auront rendu cette expérience encore plus forte. Nous repartons aujourd’hui pleins d’émotion, fier d’avoir concrétisé tous ces projets ayant permis d’améliorer la vie de nos hôtes. Mais aussi avec ce sentiment coupable de ne pas pouvoir en faire plus.
1 er jour : Après une semaine chargée en rebondissements pour Fine Needle, nous laissons en suspend le business pour quelques jours de days off sur l'île de Mindoro.
Dès l'aube, nous suivons patiemment notre guide Emelita afin d'emprunter le bon chemin vers le van qui nous conduira à Puerto Galera. Arrivés à Dasmarinas pour emprunter le van, nous nous rendons compte qu'il ne reste que très peu de place dans le véhicule. C'était sans compter le fameux " we are in Philippine, all is possible" de notre chauffeur. C'est ainsi, que nous nous sommes retrouvés à 17 personnes pour 10 places assises. Nous partons alors direction Batangas sous le regard bienveillant de mamie Mita ,qui par ailleurs, avait chargé personnellement notre chauffeur de nous diriger jusqu'au bateau pour Puerto Galera.
Ainsi, arrivés à Batangas, nous embarquons dans une immense barque en bois de toutes les couleurs. Nous admirons les magnifiques paysages sauvages qu'offrent la baie de Batangas. Plus on se rapprochait de Puerto Galera, et plus nous étions excités à l'idée de découvrir cette mystérieuse île qui nous était destinée initialement.
Aux Philippines, il est coutume de payer une taxe environnementale dès lors que l'on arrive sur un espace protégé telle que l'île de Mindoro. Ainsi, une fois la taxe payée nous sautons dans un trycicle direction le village de Sabang. Il s'agit d'un joli village de pêcheur très attractif. On y trouve une influence européenne, notamment à travers ses nombreux restaurants italiens, ainsi que des touristes venus de toute l'Europe. Par ailleurs, après plus de 3 mois loin de notre culture culinaire européenne, nous n'avons évidemment pas su résister aux délices qu'offrent les restaurants italiens se présentant à nous. C'est alors que nous avons eu le plaisir de déguster un plateau de charcuterie et de fromage, suivi d'un plat de lasagne pour les uns et un carpaccio di tonno pour les autres. Venant à la fin de ce délicieux festin, nous avons décidé de participer à la vie nocturne de Sabang. Nous poussons alors la porte du premier bar qui s'offre à nous.
Ainsi, nous nous retrouvons né à né sur un spectacle d'une jeune phillippine pratiquant une danse semblable aux shows du célèbre Moulin rouge parisien. Damien, dans toute son innocence, nous fit remarquer une immense cloche placée au milieu de la piste de danse. C'est après avoir retentit généreusement celle-ci et ayant tout les regards se portant vers nous, que nous avons compris l'utilité de cet imposant objet. Avec un coup, vous aurez quelques instants d'intimité avec une des danseuses. Avec plusieurs coups, vous aurez à vos pieds plusieurs jeunes filles et tout les services souhaités. Étonnés et gênés à la fois, nous décidons de nous tourner vers une soirée plus tranquille sur la plage.
Le lendemain, nous nous dirigeons vers Calacan à bord d'une Jeepney locale, laissant nos habituelles parties de jeux de carte pour admirer le paysage qui s'offre à nous. Notre objectif à Calapan était de visiter le fameux centre culturel conseillé par notre guide, prônant un vaste complexe dans lequel on trouverait de nombreux souvenirs de la tribu Mangyuan ainsi qu'une immense bibliothèque. Nous avons donc précipité notre déjeuner afin d'arriver avant la fermeture. Non seulement il s'agissait d'un petit magasin de souvenir, mais dans cette précipitation des choses nous avions oublié l'outil essentiel de notre séjour : la Gopro!
En effet, la Gopro était restée dans le trycicle qui nous avait déposé. Comment allons nous retrouver ce petit appareil alors que Calapan compte plus de 3500 trycicles ? Nous nous sommes alors séparés en deux groupes. Un groupe resta sur la place où le tricycle nous avait déposé dans l'espoir de retrouver le chauffeur , et l'autre se dirigea sur le point de départ. L'espoir de la revoir diminuait peu à peu... Sans compter sur l'esprit de solidarité philippine! Après plusieurs échanges avec différents conducteurs, Tom et Léa G ont eu la chance de recontrer le manager de l'association de trycicle de la ville. Il les dirigea alors vers un stand leur permettant de faire une annonce dans toute la ville. Tout cela, sous le regard curieux et amusé de la population locale. Vient alors un homme travaillant dans le bureau des caméras de vidéo-surveillance de la ville. "Suivez-moi!" Dit-il chaleureusement. C'est ainsi que Léa G et Tom se retrouvèrent à regarder toutes les vidéos de la ville, tels des agents secrets. Une fois le numéro du véhicule trouvé, nous avons pu accéder à l'adresse du chauffeur qui avait fini sa journée depuis bien longtemps déjà. Etonné de voir des clients tapés à sa porte, c'est dans une tenue décontractée qu'il rendit l'objet star à Tom et Léa G. La Gopro en main, le groupe est de nouveau au complet au côté de l'equipe des vidéo-surveillance. Équipe qui nous a aussi aidé à trouver un transport pour notre prochaine destination. Heureusement, il nous restait quelques minutes pour sauter dans le dernier van. Cest alors qu'un des membres de l'équipe monta dans le véhicule et nous dirigea vers leur bureau afin de prendre une photo avec la team Magbahagi et l'objet star retrouvée.
C'est à la tombée de la nuit que nous arrivons à Talapan. Nous sommes alors accueilli chaleureusement par nos hôtes avec un grand sourire et avec une invitation à la célébration de la sainte Anne. Célébration qui se déroula le lendemain matin dans notre auberge. 10 heure sonna et les invités arrivèrent très rapidement tout souriant en nous mettant tout de suite à l'aise. En effet, on nous invita à nous asseoir sur une table presantant de multipes bouteilles de rhum. Un convive nous offra un petit verre de rhum local afin de nous réchauffer par ce temps de fortes pluies."Tagay !" nous dit-il en trinquant. La fête se poursuivit par un buffet avec des spécialités de Mindoro dans une ambiance plus que festive. Un autre convive nous impressiona par sa performance à jouer des classiques musicaux à l'aide d'une simple feuille de citron, maganda ka!
En début d'après midi, nous décidons de nous balader jusqu'à la cascade du village. Mais cela, sans compter la pluie battante journalière qui nous attendait. Cependant, nous avons eu l'honneur de tomber sur un village de la tribu Mangyuan dans lequel se tenait un petit marché offrant de nombreux souvenirs à partir de tressage de cocotier. Une fois nos souvenirs en main, nous retournons dans notre auberge nous mettre à l'abri de la pluie. C'est alors que nous avons reçu un message de grande importance de Mamita. "Surtout ne rentrez pas demain à Naic, il y a un typhon qui arrive. Les routes sont bloquées." De plus, les bateaux partant de Puerto Galera faisaient grève. Assis autour de notre table, nous sommes alors attristés de la situation qui se présentait à notre village et décidons de suivre les conseils de Mamita.
Un peu plus tard dans la soirée, nous avons fait la connaissance d'un couple de Nantais qui venait pour la première fois aux Philippines. Ils venaient goûter à l'exotisme des philippines, programme qu'ils ont vraisemblablement eu du mal à réaliser pour cause météorologique.
C'est autour d'un savoureux breuvage "Mindoro sling" que nous exposons mutuellement nos activités respectives. Reponsable financière et ingénieur de la fac de Nantes, ils travaillaient durement toute l'année afin de profiter pleinement de leur passion pour le voyage. C'est aussi à cette occasion que nous avons pris des nouvelles de notre France qui nous manque tant. Partis au moment des élections présidentielles, nous étions ravis d'entendre que "Notre président faisait actuellement du sans faute!"
Le lendemain, nous nous dirigeons vers la White beach qui se trouvait à quelques minutes de Sabang. C'est avec surprise que nous tombons sur un groupe d'internes de Gawad Kalinga que nous avions rencontré la semaine précédente lors du dîner régional. Nous échangeons alors sur nos expériences dans nos villages respectives. Ce groupe était composé de 4 filles et un garçon venus d'une école lilloise. Leur mission durait un mois et ils ont pu construire une magnifique bibliothèque offrant un espace culturel à tous les habitants de leur village.
Notre séjour à Mindoro venait à sa fin. La météo ne s'étant pas améliorée, un personnel de l'hôtel nous accompagna sur Puerto Galera pour que l'on puisse prendre notre bateau. Le dernier navire étant déjà parti, on nous conseilla d'aller à Calapan pour prendre un autre bateau. Une fois installés dans la Jeepney, une philippine plutôt bavarde et rigolote se joigna gentiment à notre conversation, curieuse et ravie de savoir un peu plus sur notre culture. Arrivés à Calapan, nous sautons dans un immense bateau rempli de nombreuses familles venus passer un weekend sur l'île de Mindoro. C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai pu observer leurs moments de joie et de complicité, pensant à ma famille qui me manque tant. Quelques heures plus tard et une fois la prière récitée, le chauffeur de notre van démarra le contact du van direction Dasmarinas. Très rapidement, je m'endormis sur l'épaule de notre conducteur, sous le regard amusé de mes camarades, mais chose qu'il n'osa pas me faire remarquer de peur de me réveiller...
Dur de quitter la beauté des temples d'Angkor mais le charme du Vietnam nous a séduit et nous nous envolons pour sa capitale Hanoi.
Le rooftop de notre hôtel nous permet d'avoir un aperçu la ville et du vieux quartier où nous logeons. Le vieux Hanoi dénote avec ses immeubles fins et en longueur comme des barres mais c'est dans la rues que l'ambiance devient fourmillante. Les rues sont grouillantes de monde tentant de se frayer un passage ou des étrangers dégustant leur repas sur des chaises et tables d'enfants dans les restaurants de rues. La cuisine vietnamienne est dite comme l'une des meilleurs du monde riche par ses années sous influence étrangères.
Levés tôt le matin pour tester notre première douche chaude depuis longtemps nous nous enfonçons dans les dédales du vieux quartier jusqu'au vieux pont. Ce pont symbolise la vigueur des vietnamiens et leur ténacité à reconstruire même après les destructions causées par les guerres. Puis la balade dans les rues nous permet de dénicher des temples avec des offrandes de bières et de coca. À ces temples s'ajoutent des échoppes de set de thé, de tableaux et de mugs en coco ou dessous de verts colorés.
Passage oblige, la rue si connue du train frôlant les maisons au centre de la ville. Un bras passé par la fenêtre d'une maison serai emporté lors du passage d'un train. Retour à l'hôtel, un planning bien chargé ou plutôt optimisé nous attends, rempli de bus de nuit et d'escales dans les villes pleines d'histoires du centre du Vietnam.
Nous avons tous dormi tard dans un bus la nuque tordue pour tenter de trouver une position passable. Et bien dans les sleeping bus vietnamiens rien de tout cela! Des lits couchettes avec possibilité de se redresser, oreiller et couverture nous attendent pour 10h de trajet direction Phon Gnah. Tout le monde dehors! Avec un réveil un peu brutal nous sortons du sommeil et du bus au petites heures du matin pour débarquer dans une auberge de jeunesse et finir notre nuit installés dans les hamacs de la piscine.
Le petit déjeuner avalé nous voilà de nouveau sur nos scooters adorées et prêt à avaler les kilomètres du parc national pour expérimenter les plus larges grottes du Vietnam. Quel plaisir d'avoir la route pour nous seuls, le vent s'engouffrant dans les cheveux, palmiers et forêts humides de part et d'autre de notre chemin.
Nous laissons libre court à notre imagination pour visualiser éléphants, méduses et ronflex à travers les stalactites et stalagmites de Paradise cave. Pour s'enfoncer dans la Dark Cave il faut être munis de lampe torche, gilet de sauvetage et maillots. Après un accès par tyrolienne nous nous engouffrons dans les profondeurs de la grotte, avec un fond sonore de chauve souris et des passages plus qu'étroits nous avons le plaisir de profiter d'un bain de boue. Même sous 500m de terre et dans le noir complet nous pensons à la pureté de notre peau!
Avec un nouveau bus de nuit nous voilà dans la ville impériale de Hue. Nous remplaçons les scooters par des vélos et nous arrivons devant la cité impériale active jusqu'au dernier empereur et son abdication en 1945. La beauté des bâtiments est surprenante, les toits sont travaillés jusqu'aux dragons épousants les pointes de la toiture. La splendeur des lieux est cependant atténuée avec les ruines causés par la 2nd guerre mondiale. La cité abrite les demeures de l'empereur et de sa famille, des temples, des jardins et le palais de l'harmonie suprême lieu où l'on organisait les cérémonie publiques. Chaque bâtiment avait sa symbolique et leur utilité. Même les portes par exemple abritaient cloche et gong permettant la communication en les hommes et leurs ancêtres, entre les hommes et les dieux.
De retour à l'hôtel les parties de belotes, président et cabos s'alternent avec un jeu de carte par pays grâce à Tom, notre fournisseur officiel. Le lendemain Tom prends le chapeau d'explorateur et pars en scooter pour explorer les parcs d'attractions abandonnés et tombes impériales. Seul sur les sites il peut ressentir la quiétude des lieux.
Après avoir enfin trouvé des rouleaux de printemps, spécialités vietnamiennes nous avons vérifiés c'est à mon tour de prendre les habits de moine pour m'imprégner du temple de Thiên Mu. Imposant avec sa pagode aux multiples couleurs et toits évasés. La sérénité du lieu et la verdure du parc invite à la méditation.
Intriguée par des longs chants monotones, je m'aventure dans le temple adjacent et savoure ma chance d'assister à une cérémonie bouddhiste célébrée par les monks enfants, adultes et seniors. Tant d'interrogations se bousculent face à la diversité de couleurs de robes, de coiffures plus ou moins rasées et les différents rôles dans la cérémonie. De retour à l'hôtel c'est au tour de Lea G et Vanessa d'aller participer à une cérémonie bouddhiste, et d'alterner dans une extrême lenteur de position debout à agenouillée sans poser les mains. "Une expérience inoubliable" nous raconte les filles à leur retour.
Direction la vielle Hoi An pour arriver devant une auberge de jeunesse plus que classe sur quatre étages, piscines et mojito passion. Impatients de découvrir les marchés, nous partons sous les 40 degrés de Hoi An à la recherche des curiosités vietnamiennes. Nous ne sommes pas déçus mais impressionnés, à Hoi An chaussures, vêtements et costumes sont fait uniquement sur mesure. Tout y est le choix des tissus, de la matière, de la couleur et du design. Les stands plus que raffinés et les couturières savent nous séduire et les premières commandes surgissent. Des mocassins pour Damien, des derbys pour moi et un costume pour Tom sont choisis. Le choix costume commence par la couleur et le tissu mais aussi l'intérieur de la veste et la coupe du pantalon. Le stand voisin des costumes me fait craquer une seconde fois pour une robe choisie sur internet, n'importe quel design choisis vous pouvez être sûrs qu'elles sauront le faire et c'est avec plaisir que nous revenons le lendemain pour admirer nos trouvailles tombant à la perfection.
C'est plus que ravies que nous entrons dans l'échoppe de lanternes de soie pour admirer la délicatesse de ces décorations. Grosses ou petites la vendeuse connaît le tetrics des bagages à l'aéroport et nous montre son système pour plier nos petits bijoux. C'est bon, nous pouvons ajouter des lanternes à nos petites folies. Hoi An a tout, idéalement situé elle héberge des temples, un vieux quartier avec le marché, des sorties nocturnes et la plage. C'est au deux derniers éléments que nous consacrons notre deuxième journée. Sous les cocotiers et devant l'horizon de la mer les parties de belotes s'enchaînent avec un plongeon dans les eaux transparentes comme temps de pause. Une soirée est organisée à l'auberge de jeunesse et avec nos amis hollandais fraîchement rencontrés nous partons danser pour fêter nos dernières heures à Hoi An.
Nous sommes de nouveau sur la route et partis cette fois pour 20h de bus heureusement confortablement installés nous allons vers la baie d'Halong voir un des bijoux du Vietnam. Enfin arrivés sur place après des heures de trajet nous voilà confrontés à l'organisation vietnamienne avec les temps d'attente pour monter sur nos bateaux qui n'étaient en fait pas notre bateau et un repas avec chacun de nous séparés pour manger comme si on étais punis tout seul à notre table. Repas excellent cependant il faut l'admettre. La vue était splendide avec un archipel d'îles à perte de vue. Malgré avoir prévenu notre départ à 19h pour prendre un avion nous étions toujours en plein milieu de la baie à cette heure proche du départ. Mais c'était sans compter notre chauffeur qui nous a promis d'arriver à l'heure et qui nous a meme permis d'attendre à l'aéroport ! Défi relevé !
Cambodia
Nous quittons Naïc Cavité sous un terrible vent annonçant le début d'un typhon. Les enfants nous accompagnent au van, c'est la première fois que nous quittons notre petit nid aussi longtemps.
Comme à son habitude Tito Dindo nous conduit à la capitale en une moitié de temps. Il nous dépose devant une magnifique église dans le quartier le plus riche du grand Manille.
De belles robes très colorées et richement brodées nous éblouissent. Des parures défilent devant nous toutes plus belles les unes que les autres. On aperçoit des demoiselles d'honneur souriantes qui s'élancent dans l'église. Charmés, nous décidons de s'arrêter dans un petit café non loin de ce monument.
Quelques instants plus tard, j'aperçois au loin un visage familier. Toujours aussi souriant et plein de vie notre ami John! A son bras nous devinons que cette dame chaleureuse ne peut être autre que sa femme. Quel bonheur de retrouver nos amis de Pililia ! John est si ravi de nous présenter sa femme. Sa sœur plus discrète est également de la partie.
Il a réservé dans un magnifique restaurant pour 19h. Cela nous laisse deux heures pour parcourir le quartier.
Nous allons dans le Rizal Park où l’on peut apercevoir toutes les îles des Philippines représentées sur l'eau d'un petit étang. On entend le bruit des enfants jouer sur le gazon. Une statue représente un héros national : Lappou Lappou. C'est le seul à avoir réussi à combattre Magellan sur l'île de Cebu.
Les allées de ce parc sont complétées par le drapeau philippin tous les quelques mètres. Les gens se reposent et s'amusent. C'est le début des vacances pour certains. Nous nous rapprochons d'un groupe qui pratique un art martial philippin : le Sicaran. Cet art se réalise pieds nus avec une tenue semblable au judo : une sorte de kimono noir avec des motifs brodés couleur sang. Ils sont munis d'un bâton plat mais solide pour faire plier l'adversaire. Cela ressemble à une danse énergique. Seuls les bâtons s'entrechoquent. Le professeur se tient devant sa rangée. La plus haute ceinture est de couleur noir et rouge.
Des gardes surveillent tous les recoins du parc. Et deux militaires surveillent l'entrée principale. C'est à croire que ce sont des statuts. Sous cette chaleur dépassant presque les 35 degrés, ils ne clignent même pas d'un cil.
M. Rizal est un héros national, il a joué un rôle important dans la lutte pour l’émancipation du peuple philippin. Le parc est en forme de stylo car il était écrivain. C'est de cette manière qu'il luttait contre les choix du gouvernement. Son stylo était son arme.
Notre voiture nous attend à la sortie direction le restaurant de John. Nous arrivons devant, pour cause du mariage, la table que nous avons réservée n'est plus disponible. Nous sommes déplacés à l'étage de cette grande maison où nous pouvons participer à un buffet à volonté. Nous ne pouvions pas rêver mieux. Nous apprenons qu'un spectacle de musiques et de danses traditionnelles va se dérouler juste devant nos yeux et nos papilles sont ravies de goûter un buffet philippin. Cocktails, assiettes remplie de Nems, riz, noodles...la musique démarre doucement... la guitare philippine envoie la musique donnant la parole au banjo. La contrebasse s'ajoute à cette mélodie incomplète, l'harmonie est maintenant assurée. Mais c'est sans compter le percussionniste qui glisse sur ses barres de métal ce qui lui donne un joli glissement semblable à de l'eau qui coule d'une rivière en douceur. Le son est maintenant parfait. On retrouve immédiatement l'histoire espagnole encrée dans leur culture. Le flamenco, la salsa, et toutes sortes de danses andalouses sont mélangées pour donner cette musique rythmée. Trois femmes arrivent sur la scène, elles tournent sur elles-mêmes de façon à attirer leurs promis. Puis les danses de couple s'installent. L'harmonie est parfaite. La première danse se termine. Les hommes restent sur la scène. Et une femme entourée d'une belle robe blanche ainsi qu'une ombrelle brodée devient le centre de l'attention. Les hommes la courtisent et la désirent. Il n'a pas fallu grand nombre de temps pour que leurs premières partenaires soit misent aux oubliettes. La musique s'arrête brusquement c'est la fin de cette première partie.
On pourrait croire à un récit d'amour entre ces courtisans et courtisanes, mais John nous explique que cette danse ne raconte aucune histoire et que nous allons découvrir les différentes danses traditionnelles en fonction des îles des Philippines.
Cette danse représentait l'île de Luzon. Nous découvrons des styles chacun plus différent des uns et des autres. Les musiciens jouent de manière plus rythmés ou encore plus mélodique en fonction des danses. Une impressionnante réalisation de danse suit. Trois femmes portent trois verres d'eau remplis. Un dans chacune des mains et le dernier est déposé sur leur tête. Ce numéro pourrait me faire croire à la magie. Je n'en reviens pas de l'agilité qu’elles ont pour réaliser cette représentation en effectuant des tourbillons rythmés sans laisser échapper une seule goutte d'eau sur le sol. A la suite, un groupe de danseurs réalise le même genre de prestation mais cette fois ci avec des bougies. "Si la lumière s’éteint, cela signifie que ce sont de très mauvais danseurs" m'affirme John.
Les danseuses de Mindanao sont chacune plus belles les unes que les autres. Leurs robes de plusieurs couleurs ont chacune la même particularité, lorsqu'elles tournent sur elles-même, les dessous sont rouges. Comme les fameuses robes de flamenco espagnols.
Hommes et femmes frappent leurs maracas au même instant. Aucun contre temps n'est permis. Je me lève pour me resservir quelques Nems. Mais malheur! Il ne faut jamais emporter son assiette avec soit, cela porte malheur. Il faut la laisser à table et se resservir avec une assiette propre. Une nouvelle danse émerge. La soirée continua sur cette lancée avec des défilés chacun plus beau les uns que les autres.
Puis l’animateur appel chacune des tables pour réaliser le fameux défi du mariage que devait effectuer nos ancêtres à Mindanao.
En effet pour prétendre pouvoir se marier, le jeune couple devait vérifier leur amour fusionnel le temps d’une danse.
Quatre personnes sont assises sur le sol, tenant à chacune des extrémités deux bâtons. Et en rythme, ils entrechoquent les bâtons deux fois sur le sol puis claque entre eux. Pendant ce temps le couple doit s’appliquer à réaliser des enjambés entre les battements des bois. Plus la danse avance, plus la musique s’accélère, plus le niveau devient compliqué.
Tom est l’heureux élu de notre table à être appelé sur la scène pour s’élancer avec une jeune philippine. Il réussit avec succès sur le rythme de la musique tous les pas, malgré de légères petites hésitations, il est désormais « bon à marier » !
Vanessa est également appelée, elle a un peu moins réussi à se coordonner que Tom, certainement que son futur mari philippin ne lui convenait pas.
Le repas se termine mais la soirée n’était pas encore finie pour nous. Nous quittons la riche Manille pour nous rapprocher un peu plus de l’aéroport.
John nous emmène dans un bar ou l’on peut découvrir les saveurs d’une quinzaine de bières différentes. On retrouve des bières milkshake, on encore des tigerbeer. De longs débats se profilent. Nous discutons de différences culturelles entre nos pays. Nous apprenons que les philippins ne vivent pas après soixante ans. Nous étions loin de nous imaginer cela avec notre mamie Mita en pleine forme qui arrive sur ses 73 ans. C’est pour cela que les couples se forment très jeunes. Généralement les femmes se marient à 20 ans. A 23 ans elles tombent enceintes de leurs premiers bébés. Il est très important de se marier jeune pour pouvoir voir leur enfant grandir. Leur vision est différente de la nôtre. Il n’est pas question de divorcer pour ne pas être renié de l’église. C’est un pays qui ne peut pas se permettre de perdre son temps à se poser une multitude de questions sur son avenir puisqu’à trente ans ils ont déjà effectué la moitié de leur vie pour la plupart.
Après de longues accolades nous disons nos adieux à John, sa femme et sa sœur. Nous leur souhaitons une agréable vie et continuons notre chemin.
Minuit à l’aéroport. Nous piquons du nez. Notre avion part dans cinq heures. Un bout de sol, le sac à dos sous la nuque, les backpakers s’endorment.
Heureusement que Léa B a pensé à mettre son réveil ! C’est partit pour le Check in. Personne ne parle, la fatigue est bien trop pesante. Mais l’excitation nous maintient debout.
Quelques heures de vol plus tard nous voilà en Malaisie. Malheureusement notre escale n’est pas assez longue, cela ne nous permet pas de visiter ce pays.
Enfin le dernier vol fini, à nous la conquête du Cambodge ! Nous retirons un peu d’argent. Nous sommes surpris que la monnaie courante soit le dollar américain. Ils possèdent également leur monnaie, les riels, qui correspondent aux centimes du pays.
Le passeport est tamponné, les sacs à dos récupérés, et la douane passée nous décidons de nous séparer en deux groupes, mais une seule consigne, se retrouver un peu plus tard dans un café prédéfini pour rejoindre nos amis Français stagiaires à Phnom Penh.
Nous empruntons un « tuktuk », une remorque traquée par une moto. Nous étions déjà loin de nos petits tricycles philippins.
La mousson a déjà commencée au Cambodge. Les rues débordent d’eau, mais cela ne freinent pas les scooters qui n’hésitent pas à rouler, l’eau leur arrivant aux genoux.
Depuis l’aéroport dans notre tuktuk nous tombons sur un énorme embouteillage.
Nous retrouvons enfin nos amis juste à côté du petit café où nous sommes tout excités de leur raconter notre expérience de tuk tuk. Mais après trois heures dans la ville, nous sommes surpris de ne pas les voir reposant dans les sièges moelleux du café. Nous commençons à nous inquiéter. Heureusement nos amis Esdessiens réalisant leur stage au Cambodge nous rejoignent. Marie muni de son vélo fait un petit tour des ruelles, sans succès.
Deux heures plus tard, nous retrouvons enfin le reste des Magbahagi. Ils étaient en fait bloqués dans le trafic cambodgien. Leur chauffeur ne connaissait pas les routes de son pays, il demandait son chemin à chaque croisement. Nous voilà rassurés !
Il était convenu que Tom, Léa B ainsi que Vanessa dorment à l'appartement de Marie et Manon, tandis que Damien et moi nous allions résider chez les garçons. Nous devions poser nos affaires dans les différents appartements. Nous décidons de nous séparer.
Johann me prend sous le bras et m’emmène dans le premier "tuk tuk" disponible. Pendant ce temps, Damien dispose un casque sur sa tête et monte sur la moto de Julian à la place habituel de Johann. Rendez-vous maison.
Johann en tant que grand négociateur nous trouve un chauffeur pour 1 dollar. Quel plaisir de retrouver une tête familière. Durant le trajet nous discutons des différences entre nos pays et nos stages. Je lui affirme qu'il est très impressionnant pour moi de voir cette différence de richesse énorme. Je n'ai pu apercevoir aucun bidonville. Il semblerait que presque tout le monde possède un toit et un petit nid pour vivre. Mais Johann est très surpris de mon discours. Il m'affirme que le Cambodge est un pays avec beaucoup de misère et qu’au contraire il y a beaucoup de mendiants.
Je crois que je suis maintenant loin de la France dans mon esprit. J'ai un peu perdu mes repères. Je ne vois pas la pauvreté de Phnom Penh. Je ressens cette capitale comme débordante d'énergie avec le sens des affaires et une croissance continue. Le tourisme est une richesse bien exploitée et dans quelques années je pense que le Cambodge pourra être compté comme un pays développé.
Enfin nous arrivons à bon port. Un portier allongé sur un petit lit crie à son collègue pour qu'il nous ouvre la porte. Nous montons dans l'ascenseur rejoint par Julian et Damien qui par hasard arrivent au même moment. Johann clic sur le huitième étage. Un clip vidéo interrompt le silence de l'ascenseur. Damien me dévisage. J'ai compris que nos pensées étaient semblables :"ou étions-nous ?" Plus habitué à un tel luxe, l’excitation est à son comble.
Muni de sa carte hôtel, notre cher hôte nous ouvre la porte de sa demeure. Un canapé avec de grands oreillers nous tend les bras. Oui, avant de me juger, je vais vous faire l'éloge de choses qui sont peut être devenues futiles dans notre quotidien et je vais passer pour quelqu'un qui perd un peu la boule. Mais. .. Un canapé ! Un écran plat! Cela fait bientôt 2 mois et demi que nous n'avions pas vus de choses pareils. Nous sommes dans l'émerveillement total. Nos stages sont tellement vécus différemment... Nous avançons dans la pièce qui nous mène à une porte fenêtre ouvrant au balcon. Et là nous découvrons la splendide vue de Phnom Penh dans toute son ampleur. De grands buildings s’imposent dans ce paysage asiatique. Nous ne distinguons pas de temples mais nous les imaginons. La chambre de Johann et Julian était plus que pittoresque. Un grand lit double muni d'une couette moelleuse, sans oublier la télécommande qui calcule la température exacte de la pièce de l'hôtel. Mais nous n'étions pas à la fin de notre émerveillement. Le plus dépaysant pour nous restera toujours la douche. Une vrai salle de bain avec une cuvette de toilette ainsi qu'un pommeau de douché brillait devant nous. Nous pouvions même régler la température de l'eau avec de l'eau chaude ! Incroyable...
Ni une ni deux je file à la douche. Sans oublier une petite touche de mascara pour ne pas faire tâche dans ce nouveau décor. Pour débuter la soirée Julian nous sert quelques verres ce qui fait venir Marie et le reste de notre équipe. Nous étions prêts pour entamer cette soirée.
C'est avec quelques discussions que nous découvrons que l'avis des autres est le même que le nôtre sur le confort.
Le lendemain matin, nous décidons de nous rendre sur le roof top de l'hôtel. Une belle piscine recouvre l'ensemble du toit donnant sur une splendide vue. Au programme, petit déjeuné au-dessus de la ville, les pieds dans l’eau sirotant mon jus de mangue pressé, le guide sur les genoux.
Nous voulions comprendre un peu mieux l’histoire de ce pays et l’histoire des khmers. Le « tuol Sleng Mueum of Genocial crimes » nous ouvre ses portes. Situé dans le nord de la capital, à quelques mètres de l’appartement des garçons, nous entrons timidement. En 1975, cette ancienne école a été l’emprise de la sécurité de Pol pot’s. Ce lieu culturel est devenu en un claquement de doigts un lieu d’enfer. C’est la naissance de la « prison 21 » (S-21).
Nous marchons dans le premier bâtiment. Nous voyons une multitude de pièces vides munies simplement d’un lit de fer ainsi que la photo du détenu torturé. J’ai beaucoup de mal à rentrer dans la pièce. J’ai peur de me retrouver à cette horrible place. La pièce est froide, silencieuse. L’audio guide me rassure que je ne suis pas seule, enfermée. Je m’empresse de passer mon chemin, mais les pièces sont nombreuses. Je tremble devant cette mort terrible.
La prison 21 est le plus grand centre de détention et de torture du pays. En trois ans, un peu plus de 17000 personnes ont été torturés, puis ont dépéri dans ce lieu secret. Aujourd’hui ce musée recense les terribles actions des khmers rouges.
J’avance dans le second bâtiment. Chaque pas dans ce musée est une sorte de torture. On découvre des choses terribles. Il est important de découvrir le Cambodge sous cet angle également. Ce peuple a énormément souffert mais il se relève pour faire face à la mondialisation.
La pièce est remplie de photographie. Des millions de visages souffrants me regardent. Des mamans, des enfants, des grands-parents ont le regard éteints. On ne discerne aucune lumière dans leur esprit. Leur visage est creusé et reflète la tristesse humaine. Chaque visage a été recensé par les khmers rouges pendant leurs témoignages avant, et parfois après leur torture.
Certains australiens, américains, new zélandais ont été torturés également dans la S21.Des générations entières ont été exterminées.
En 1977, la prison 21 faisait un peu plus de 100 morts par jours.
Lorsque l’armée vietnamienne a libéré Phnom Penh en 1979, il n’y avait plus que 7 prisonniers en vie dans la prison car ils ont utilisé leurs compétences, la peinture, la photographie pour rester en vie.
Les prisonniers étaient considérés comme des criminels. L’histoire de Bophana m’a beaucoup émue. Une jeune femme magnifique, une des leaders des khmers rouges est tombée amoureuse. Mais elle a dû payer pour ce ‘crime’. Elle a été exécutée à la S21 pour cela.
Il y a également une australienne qui s’est rendu dans la prison pour retrouver la photo de son mari torturé. Mais en avançant vite dans les salles elle dit à son fils : ‘On recommence du début. Je veux voir chaque visage dans les yeux et n’en oublier aucun. Je veux prier pour chacun d’eux.’
Cette prison est très marquante. Tenu secrète, il existe que très peu de réponses aux questions. Heureusement un ancien détenu, peintre Vann Nath est resté en vie, il a dépeint plusieurs scènes effrayantes sur l’histoire de cette prison. On voit des tableaux montrant des scènes de tortures, ou les prisonniers étaient tous enchainés les uns aux autres. Ils ne pouvaient se relèvé sans que les 9 autres prisonniers auxquels ils étaient enchainés se relèvent en même temps. On voit également une scène où les prisonniers sont assis sur le sol, et de la fenêtre extérieure, les forcenés leur jetaient de l’eau comme du bétail. Par respect pour les victimes il les a peints habillées. Mais il n’a pas réalisé tant de peinture car sa mémoire était trop douloureuse.
Je découvre également les petites prisons. A l’intérieur du bâtiment. Il y a 20 cellules dans une pièce. Elles sont de 10 mètres carré et séparées par des murs en brique. Le prisonnier était souvent allongé sur le sol fragilisé par la torture.
C’est les larmes aux yeux que je quitte cette prison. Sous le chant d’enfants enregistré dans mon audio guide. Quel lieu terrible et froid.
Ce musée a été créé dans un seul but, se souvenir et honorer la mémoire de ces pauvres gens.
Retour hôtel, nous préparons nos affaires pour le départ matinal du lendemain.
Réveil 5h, le gros sac à dos est de nouveau de la partie. Nous embrassons tendrement nos amis et les remercions une dernière fois pour leur accueil chaleureux. Nous négocions une dernière fois un tuk tuk dans la capitale pour qu’il nous emmène à la van station.
En quelques heures nous arrivons dans la région Mondulkiri. Notre petit itinéraire suit son chemin tranquillement. Chaque fois, nous réservions les hôtels seulement une journée avant. Car nous sommes des baroudeurs confiants dans notre petite étoile !
Sen Monoron est notre destination finale dans cette région. Cette ville si charmante pourrait être comparable à un petit village français dans le fin fond de la campagne du lot. Il n’y a pas beaucoup d’activités, d’infrastructures, de commerces. La petite église du village français est remplacée par un temple bouddhiste.
Notre hôtel est très atypique. Une petite descente mène à la réception. Des tables en bois ainsi qu’un billard caché dans le feuillage décorent la pièce. Pour se rendre à notre chambre il faut escalader un chemin construit en bois suspendus aux arbres. Notre petite hutte est entièrement en bois et le sol grince sous nos pas. Heureusement que les lits sont protégés par une moustiquaire. Car nous allions dormir dans un arbre occupé par différents habitants parfois pas les bienvenus dans nos lits.
Nous avons le reste de l’après-midi à combler dans cette charmante ville. Que faire ? Nous commençons par déguster notre lunch. Notre cher Vanessa, fan inconditionnel du gingembre commande un plat au poulet assaisonné par sa racine favorite. Mais quelques bouchées plus tard, ses joues se colorent et ses yeux se mettent à briller. Vanessa était plutôt en train de déguster un gingembre au poulet. Trop de gingembre tue le gingembre !
A l’étage nous voyons que nous pouvons louer des scooters pour la demi-journée. Or nous voulions nous rendre à la magnifique cascade du pays. Cette aubaine tombe à pic ! Nous voilà assis sur un scooter. Evidemment seulement Damien avait déjà conduit auparavant ce genre de machine. Mais rien ne nous arrête. Tom réussit à démarrer son engin, Vanessa agrippée à son dos démarre avec lui. Léa B démarre à son tour comme une chef. Tout est contrôlé comme sur des roulettes. La première montée fut très longue car nous redoublons de prudence. Assise derrière Damien, j’en profite pour prendre quelques clichés de nos amis.
La route est très agréable, chacun profite du magnifique paysage cambodgien. Nous nous sommes arrêtés sur le bord de la route pour remplir notre réservoir d’essence. De nombreux bouiboui disposent de bouteilles en verre (très souvent dans des bouteilles de Pepsi, coca…) de l’essence.
Ils nous remplissent notre réservoir et nous repartons à l’aventure. Mais quelques mètres plus tard nous nous rendons compte que le réservoir se vide à une vitesse anormale. L’essence est certainement coupée. Il nous a fallu deux pleins pour arriver à destination.
Enfin nous sommes à quelques mètres de la cascade. Mais Léa B est inquiète. Sa moto n’est plus très stable. Nous cherchons le problème. Son pneu de devant est anormalement dégonflé. A plat même ! Que faire ? Au milieu de nulle part et à quelques centimètre de la cascade. La nuit tombe dans une heure et nous devions ramener les scooters après notre visite.
Nous croisons un cambodgien. Nous lui expliquons le problème. En deux temps trois mouvements la situation était sous contrôle. Le scooter de Léa était déjà dans le camion de la dépanneuse que nous n’avons pas le temps de dire « bong ».
Léa B accompagne son sauveur au garage.
Pendant ce temps, nous garons nos scooters sur le bas-côté, et nous hâtons pour voir la cascade sous les derniers rayons de soleil. Cette cascade est beaucoup plus impressionnante que la première que nous avions vu à Banaue. Très haute, la pression est immense. Je ne m’y risquerai pas à me baigner.
Nous retrouvons notre Léa B avec un grand sourire. Comme toujours nous avons une belle étoile à nos coté. Scooter réparé, Léa a même eu le temps d’observer ce merveilleux point de vue.
Nous repartons avant que la nuit s’empare du ciel. Damien m’apprends les commandes de notre véhicule. Je deviens la nouvelle pilote pour ce retour à Sen Monorom. Les routes sont très agréables. Le vent souffle dans mon casque, aucune voiture à l’horizon. Nous sommes seules et libres.
Le lendemain matin nous partons à la découverte de ce qu’on appelle « la petite jungle du Cambodge ». Direction les éléphants en pleine nature ! Casquette et lunettes sont de la partie. Lors de notre petite escapade dans ce site protégé nous croisons le chemin de Junor et easy rider. Deux gigantesques éléphants à la trompe imposante. C’est la première fois que je vois un pachyderme en pleine nature. Avec notre guide Conord très bavard nous les avons suivis toute la matinée. Ce site a pour rôle de protéger les éléphants maltraités. Ils sont aujourd’hui totalement libres et aucun touriste ne peut les toucher. Il y a un vrai problème avec ces mammifères. Certains braconniers les chassent encore pour prendre leurs défenses. Ou alors ils sont utilisés comme moyen de transport pour les plus riches touristes. Or un éléphant ne peut pas transporter une charge si lourde pendant une journée entière. On a recensé plusieurs cas où les éléphants tombent en plein milieu des temples d’Angkor d’une crise cardiaque. Ils sont maltraités lors de leur dressage. Ce n’est plus permis désormais.
En regardant les photos, vous remarquerez que les éléphants n’ont pas de défense. En Asie, les éléphants femelles n’en n’ont pas génétiquement.
Cette visite culturelle fut très enrichissante mais fatiguante ! Après l’effort le réconfort, nous nous rendons dans une petite auberge où quelques bières nous rafraichissent avant le diner.
Nous rentrons à l’auberge. Un homme nous accueille. Il nous a beaucoup fait rire avec ses quelques notions en français. Damien parie quelques bières à un tournoi de billard contre lui que nous gagnons fièrement !
Il est temps de dormir car demain nous partons pour Siem Reap.
Nous entrons dans ce petit van d’une capacité de 13 personnes environ. C’est à notre grande surprise que le conducteur place sur une rangée de trois personnes une famille de 7 cambodgien. Il a rajouté dans l’allée centrale une chaise en plastique. Quel aventure ces cambodgiens !
C’est partit pour dix heures de route. Nous avons très peu de place, mais il n’est pas permis de se plaindre car nous ne sommes pas les pires visiblement. Un petit dodo pour arriver un peu plus vite dans cette nouvelle ville.
Siem Reap est comparable à la capitale. Cette grande ville est très touristique et très animée. Notre guest house n’est pas très loin de la station de van. Superbe trouvaille. Une véritable auberge de jeunesse rythmée par les arrivés et départ de différents backpackers. Piscine, cocktail, rencontres sont au menu.
Avant de nous rendre dans la célèbre rue « Pub street » nous décidons de nous balader dans les différentes ruelles. Nous déambulons dans le night market pour dénicher, en tant que vrai touriste, l’affaire du siècle. C’est l’heure de la négociation ! Porte-monnaie, bracelet, tableau, écharpe en soie… il y en a pour tous les gouts.
En chemin, une dame nous interpelle. Serpents grillés, asticots, mygales et scorpions sont sur son comptoir. Damien très curieux, achète une brochette de serpent. Tout le monde doit goûter ! Magbahagi pour toutes les situations. Je manque de m’étouffer à la première bouchée. La peau du serpent est très grillée. Le goût est semblable à une aile de poulet. Mais je n’irai pas jusqu’à dire que c’est délicieux.
Ce petit apéritif réveille nos papilles. Nous nous arrêtons manger dans un restaurant qui propose différentes sortes de viande. Assis à notre table le serveur installe notre barbecue. Au menu : Crocodile, autruche, kangourou, et viande bovine. C’est un régal.
Réveil 6h en douceur direction les temples d’Angkor. Notre chauffeur de tuk tuk nous dépose acheté un pass pour les deux jours à venir dans cette ville historique.
Une porte imposante sculptée de pierre impressionnerait même un éléphant. Nous entrons timidement en direction de notre premier temple, Angkor Wat. Le plus grand et large de tous les temples. Construit de 1112-52 par Suryavarman II, c’est le temple le mieux conservé par les humains. C’est un petit paradis sur terre. Il regroupe les croyances indouistes et bouddhiste. Lors de notre visite nous croisons chemin avec quelques moines certainement assis ici pour les touristes. La grande mode du temple d’Angkor est de se faire bénir par un moine en échange d’une donation. Ce temple serait comparable à une ville de par sa grandeur. Des jardins immenses l’entourent accompagnés de beaux bassins de part et d’autre des côtés. Ce temple est le cœur du Cambodge. Il est considéré comme l’épicentre de la civilisation khmer. Jamais abandonné à la nature, il a toujours été utilisé depuis qu’il a été construit. Symboliquement, l’ouest est la direction de la mort. Vishnu, la déesse de l’indouiste était associée à l’ouest. Ce temple est également connu pour ses nymphes du paradis qui l’habite.
Nous déjeunons en face des bassins qui contournent Angkor Wat. Impressionné de notre visite ; nous nous sentons si petits. Aucun détail n’a été oublié. Chaque mur est sculpté soigneusement à la main. Nous retrouvons des détails dans chaque petit recoin.
Nous retrouvons notre petit Tuk tuk pour effectuer le temple Bayon. Cet endroit magique se résume à des têtes, des visages. 216 figures ont été sculptées dominant le temple. Ces figures représentent toujours le même roi qui possédait certainement un ego surdimensionné. Au total on compte aujourd’hui 11000 figures dans le temple tout entier. Il n’existe pas un seul endroit où l’on ne voit pas un visage parfois en levant les yeux, parfois en les baissant. Chaque visage est délicatement orné avec des détails très travaillés. J’admire la patience des cambodgiens.
Nous nous lançons dans la recherche de la tête figurant sur la photo de mon guide. Tout le monde se prêtent au jeu, mais avec toutes ses têtes semblables nous ne différencions pas les détails qui différent par rapport au guide. C’est Léa B qui remporte le concours ! Avec ses petits yeux de médusa elle trouve le petit détail semblable. La tête reconstruite en 10 pièces était bien la devant nous.
La porte d’Angkor Thom nous amène au Ta keo temple. Ce temple est détruit par le temps. Malheureusement la rénovation fait que débuter, nous avons beaucoup de mal à imaginer se qu’était ce temple avant la destruction de dame nature.
A l’entrée, je remarque un tas de pièces semblable à un jeu d’échec géant. « Regarde Damien, voilà la tour, puis la reine, et le fou !! » Mais il me fit remarquer que mon imagination débordante s’extasiait devant une colonne.
L’après-midi touche à sa fin. Nous rentrons pour garder encore des surprises pour le lendemain. Le retour des supers négociateurs ! Le tourisme est une maladie. Nous n’arrêtons plus nos achats. Pour Tom et Damien, c’est devenu un réel plaisir de négocier. « Je veux cette valise 1 dollar » ! Vanessa a pu faire 15 bouiboui pour trouver son sac à un bon prix. Il faut savoir qu’un touriste au Cambodge s’en tira avec les prix gonflés parfois jusqu’à dix fois. Cette ville est chaleureuse et mouvementée. On s’y sent bien, beaucoup mieux qu’à Phnom Penh ou l’on pourrait se sentir enfermé devant les gratte-ciel. Ici c’est une ambiance festive et touristique.
En marchant, nous rencontrons un homme hystérique. Du nom de superstar, il nous propose un super tarif pour se rendre au temple d’Angkor.
Ravi de notre affaire on se donne rendez-vous le lendemain matin.
Pour poursuivre notre découverte culinaire, nous achetons cette fois-ci des asticots grillés. Tom les compare à un petit gout relevé de crevette un peu passées. Bon, pas excellent…
Nous étions loin de nous imaginer l’homme qu’était superstar. Plein d’humour, il nous régala lors de nos visites. Le temple de Preah Khan a été construit en hommage à Buddha, Bhahma, Shiva et Vishnu.
Nous visitons également le Preah Neak Poan. En s’y rendant, Superstar à chaque secousse criait « free massage ! » La journée était mouvementée. J’ai adorée ce temple. C’est sans doute mon préféré d’Angkor. Pour le rejoindre il faut traverser un long chemin de bambou suspendu au-dessus d’un lac. Pour enfin arriver devant un beau bassin considéré comme une piscine. Une tour au milieu du bassin surélevé par quatre petits ponts.
Puis nous nous sommes rendus à Ta Prohn. Sans doute le plus touristique de tous les temples. Egalement appelé « le temple d’Angelina jolie », il a accueilli nombreux film. En effet, Lara Croft a été tournée à Ta Prohm, ainsi que deux frères, Indiana Johns. La nature a pris le dessus sur cette construction. Un énorme arbre a épousé parfaitement les fondations de ce lieu sacré.
Nous avons tellement adorée la façon dont la nature avait pris le dessus que Léa B et moi –même avons visitez trois fois cet endroit féérique.
Puis direction Sra Srang, un point de vue magnifique à proximité. C’est un joli bassin gardé par deux tigres en pierres majestueux.
Après ces deux jours magnifiques de visite il est temps de rentrer préparer nos valises. Nous donnons rendez-vous à notre super conducteur pour l’aéroport le lendemain. Nous le remercions chaleureusement de la journée amusante qu’il venait de nous faire passer.
Au programme se reposer au bord de la piscine avec un jeu de carte, sans oublier de faires nos bagages en tassant bien les quantités de souvenirs que nous avons l’intention de ramener.
Direction aéroport de Siem Reap. Merci superstar pour ton incroyable générosité. Certainement le seul cambodgien qui nous a facturé les vrai prix. C’est très rare dans ce pays.
Des milliards de souvenirs pleins la tête nous suivons le cours de notre chemin guidé par notre étoile qui nous régale.
Mardi 8 h - Le petit déjeuner englouti, nous profitons de nos minutes restantes dans la ferme pour une dernière baignade.
Nous échangeons sur nos différents ressentis et expériences dans la ferme. Human Nature et Golden Duck ont particulièrement suscité notre attention de par leur renommée, mais aussi leurs moyens de communication, organisation de travail et canaux de distribution. En effet, pour notre projet de vinaigre de nippa, une association avec Human Nature s'avèrerait plus qu'intéressante si nous nous dirigeons vers un produit cosmétique tel qu'un shampoing, une crème ou bien un soin capillaire. Notre seconde piste était de créer une sauce vinaigrette ou une marinade à base de vinaigre de nippa, quelques épices, du citron et de la soy sauce afin d'aromatiser le canard de Golden Duck. Deux jours intenses dans la ferme enchantée se clôturent alors.
Nous partons plein de connaissances sur le fonctionnement des entreprises sociales de GK grâce aux nouvelles rencontres, aussi enrichissantes les unes que les autres. Séjour qui nous aura aussi permis de retrouver des visages familiers, tels que le fondateur Tony Meloto, les élèves de la SEED et enfin les internes français de la ferme enchantée qui nous ont chacun montré leur projet et qui nous ont fait part de précieux conseils.
Munis de nos sacs à dos, nous partons direction Puerto Princesa sur l'île de Palawan. Après avoir atterri dans la capitale, nous gagnons notre auberge Aniceto's Pension, par un tricycle local. Nous profitons de la terrasse de notre hôte, dans laquelle on trouve des plantes de tout genre : lantana, orchidées, manguier, cactus ; offrant une vue imprenable sur le port de Puerto Princesa, afin de planifier notre roadtrip autour de quelques verres.
Le lendemain, notre guide nous rejoint afin de nous diriger vers le village de Sabang pour visiter la rivière souterraine dotée d'histoires ancestrales. Muni de notre permis Kayak, nous prenons place dans notre navire et nous nous laissons guider pour la visite de cette fameuse grotte, dans laquelle nous avons pu découvrir un dinosaure, un marché, une cathédrale dessinée grâce à des milliers d'années d’écoulement d'eau sur les roches.
16 h - Direction le village de pécheurs d'El Nido à bord du van. Six heures de route nous attendent mais cela sans compter la conduite express de notre chauffeur qui nous fait arriver 2 heures plus tôt. Ouf ! Nous sommes bien arrivés. Une fois nos sacs à dos installés dans notre auberge, nous admirons les jolies couleurs d'aquarelles qu'offre majestueusement le coucher de soleil d'El Nido.
20 h - L'heure du dîner ne se fait pas attendre ! Crevettes sauce Chili, gambas au beurre aillé et palourdes sautées furent un vrai festin. Après notre savoureux dîner local, nous nous sommes dirigés vers un concert à scène ouverte déniché par notre artiste du groupe, Léa, qui profite de chaque opportunité d'écouter le son d'une guitare.
8 h - Le lendemain, nous partons pour notre première grande journée marine. A bord du bateau, nous avons eu le plaisir de rencontrer un couple hispano-néo-zélandais venant de s'unir et fêtant leur lune de miel aux Philippines. Ce fût une occasion pour nous de partager notre aventure chez Gawad Kalinga, notamment sur les valeurs sociales, éthiques et entrepreneuriales qui nous motivent tant. Par ailleurs, ils travaillaient eux mêmes pour des ONG : la jeune mariée étant anthropologue au sein de Médecins Sans Frontières et manager de projet pour le marié. Reconnaissante de nos projets au sein de GK, elle nous fait part de ses expériences au sein de différentes ONG. Elle nous confie aussi une méfiance pour certaines ONG qui ne correspondaient pas toujours à ses valeurs. Cette journée fut rythmée par des balades en kayak dans les lagons bleus turquoises sauvages, de la plongée en masque et tuba afin d'admirer les coraux, les poissons aux mille couleurs ainsi que les longues plages de sable fin.
Le déjeuner, composé de thon grillé, brochettes de viandes, salades et fruits exotiques, est servi sur une plage bordée de cocotiers.
Le deuxième jour, une pluie battante nous attend, mais rien ne nous arrête! Ainsi, nous repartons pour notre deuxième jour d'excursion à bord du navire pour découvrir de nouvelles îles. Ce jour là, nous visitons l'île au serpent dans laquelle un singe patientait en vu d'accueillir à sa manière ses nouveaux visiteurs. Même Laurence, notre fameux guide, s'en méfie. Nous poursuivons notre excursion par des arrêts d'îles en îles afin d'admirer les différentes espèces que peuvent offrir la faune et la flore : étoile de mer bleue, poissons zébrés, ainsi que le légendaire poisson Nemo.
Au lever du soleil, nous partons direction Port Barton. Le charme de ce village se distingue par ses bateaux de toutes les couleurs et sa plage à perte de vue où l'on peut se balader tranquillement sans la foule des places touristiques. Pour être encore plus seuls au monde, nous décidons de profiter de notre dernière journée sur l'île de Cacnipa avec son hôtel Coconut Garden offrant le paradis à coup sûr. Un couple d'Autrichiens et un étudiant allemand partagent ce petit bout de paradis avec nous. Notre séjour à Palawan arrive alors à sa fin par un retour à Puerto Princesa, où nous reprenons notre vol. C'est avec des idées plein la tête que nous repartons prêts à développer notre projet au sein de notre village.
Premiers days off... Enfin: La place de l'oncle benz
Day 1: Direction Banaue : Manille to Banaue
Nous partons ce dimanche 21/05 vers 15h direction la capital. Fiers de l’aboutissement de notre premier projet nous sommes excités à l’idée de quitter pour la première fois notre village tous les cinq.
A bord du van de Tito Dindo, nous apercevons les buildings de la ville se dessiner à l’horizon. Nous atteignons notre point de rendez-vous en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Il faut souligner que la conduite philippine ne tiens pas compte des autres usagés, ce qui rend le trafic compliqué sauf pour notre chauffeur qui n’a peur de rien au volant de son van. C’est donc tout naturellement que nous enregistrons nos sièges 5 h avant le départ officiel du bus pour Banaue.
Qu’est-ce qu’on fait ? Il faut dire que la capitale, comme beaucoup de métropole asiatique, ne reflète pas la richesse et la beauté de son pays. Les immeubles poussent comme des cocotiers et fond de l’ombre aux bidonvilles. Mais il reste le quartier culturel, non loin de Rizal parc, qui témoigne du passé colonial de cette terre et permet de comprendre les nombreuses origines de ce peuple. A notre grande surprise ni tricycle, ni taxi ne souhaite nous y conduire faisant mine de ne pas connaître cette place. Par peur de manquer notre rendez-vous nous préférons ne pas trop s’éloigner. Nous trouvons finalement une table non loin de là et pouvons diner tous les cinq pour débuter cette aventure. Nous n’avons pas vu l’heure passer, il est l’heure de regagner notre car. Optimiser la place, c’est le mot d’ordre de cette ville surpeuplée. Nous avons donc pu observer avec étonnement les passagers s’installer les uns derrière les autres dans l’allée centrale sur des sièges prévus à cet effet, un peu de proximité ça mange pas de pain après tout ! Après avoir lu et relu nos guides respectifs c’est des rêves pleins la tête que nous nous endormons dans le bus de nuit direction les terrasses.
A l’aube du deuxième jour nous regardons à l’est mais pas de magicien blanc à l’horizon, ce sont bien les rizières tant convoitées que nous apercevons.
Victime de ce bus sur-climatisé, c’est la gorge prise que nous sommes accueillis par le service de l’hôtel qui nous invite à monter en jeepnee. Dame Beatrice et sa sœur nous ouvrent les portes de cette vieille bâtisse familiale aménagée en chambre d’hôte pour marquer le départ de la route vers la montagne.
Après une courte pause, Kuya (Grand frère) Joseph nous invite à le suivre sur le toit de son carrosse pour ne rien manquer de la vue que dévoile la route vers Hungduan. Cet enfant du pays nous conduit sur les terres de sa famille et nous raconte l’histoire de cet endroit à travers des anecdotes de son enfance. Nous avançons dans les sentiers boisés qui surplombent la vallée au cœur de laquelle un torrent s’écoule paisiblement. Mais d’où vient cette source d’eau de montagne ? Kuya Joseph connaît tous les chemins de son pays et nous conduit finalement au bord de cette rivière qui se partage le lit avec un bain d’eau chaude. Nous profitons du bienfait des chocs thermiques qui, selon les dires, immuniserait les baigneurs de toute forme de maladie les cinq prochaines années. Mais apparemment, il y avait écrit en tout petit dans les conditions générales d’utilisations : « ne pas avoir attrapé un rhum dans un bus ultra- climatisé sur le trajet allée, le cas échéant la magie n’opèrera pas ». Dommage… C’était cool quand même.
Nous reprenons notre route, ressourcés. Nos ventres gargouillent, quelqu’un a pensé au repas de midi ? Évidemment non. Il nous reste la moitié du chemin, nous allons devoir prendre notre mal en patience, ou comme dirait mamie, «nous n’aurons qu’à manger nos doigts ». Mais Kuya Joseph est au courant de tout ce qui se passe dans son pays, et ce cachotier s’était bien gardé de nous dire qu’une cérémonie de fiançailles avait justement lieu sur notre route. C’est avec une agréable surprise que ces catholiques respectables nous ont accueillis à leur table.
Repus nous continuons cette marche précédés par Joseph. C’est avec fierté et humilité qu’il nous conte les prouesses de ses ancêtres ayant bâtis ces structures ils y a plus de 2000 ans. Nous ne pouvons que rester admiratifs face à ce paysage façonné à la force des bras, que rien ne semble pouvoir détruire.
Mais si ! Même cette parcelle de terre isolée du monde tel que nous le connaissons, n’a pas été épargnée par les bombes américaines de la seconde guerre mondiale. Les troupes nipponnes ont investis les lieux obligeant les « pères » de Joseph à se retrancher dans les Montagnes. 11000 d’entre eux moururent de faim en attendant patiemment l’armistice, pour reprendre le cours de leurs vies et réparer les dégâts causés par les affrontements.
De retour à notre hôtel nous discutons autour d’une bière pour certains, un verre de vin pour d’autre, sur les moments forts de la journée. Réflexion faite, ce n’était pas si dure cette petite balade entre les murets, 4h, c’est passé vite, demain je marche 15h, easy !
Mais aujourd’hui ce n’était que la préface de notre histoire, les amuses bouches de l’apéro, le fromage avant le dessert. Mais nous ne le savions pas encore…
Day 2: 20 km à pied… On connaît la chanson : Banaue to Campoulo
Aujourd’hui réveil ensoleillé, pas trop top, pas trop tard. Nous dégustons notre café mangue quotidien face aux plateaux verts fluos. Quelle surprise lorsqu’on vient nous annoncer que nos déjeunés sont prêts, emballés et que nos refuges pour les jours à venir sont déjà réservés. Pas de soucis à se faire Dame Beatrice a le bras long, elle sait régaler ses hôtes.
Nous faisons la rencontre de Kuya Julius, 31 ans, 13 ans de métier, chasseur à ses heures perdus, un amoureux de ses montagnes. Il va nous faire découvrir les moindres recoins de cette jungle … en sandales.
C’est parti, 20km nous séparent de notre destination. Nous sommes prêts à relever le défi. Le guide nous annonce direct la couleur, nous prenons de l’altitude à travers des chemins à peine plus grands que la largeur de nos pieds sur les pentes ardues de la montagne, ils font moins les malins les Frenchis. Nous nous enfonçons de plus en plus à travers cette végétation surabondante et perdons peu à peu de vue la route de départ. Nous avons atteint le point de non-retour. Dame Beatrice, cette climatologue avertie, nous expliqua les raison des changements brusques de météo dans ces montagnes. La pression de l’air matinale empêche les nuages de se former mais cette pression diminue avec le temps pour laisser apparaitre d’énorme cumulonimbus. Autrement dit, il fait beau tous les matins et il pleut en milieu et fin d’après-midi tous les jours.
Tout bien réfléchis, avons-nous bien fait de profiter de la chaleur du lit ce matin ?
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20km = 6h+1,30h (de photos, pause, repas…)
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Heure de départ officielle: 8h
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Heure d’arrivé officielle : 14h
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Heure de départ des 5 Frenchis un peu trop sereins : 10h
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Heure d’arrivée prévue des 5 Frenchis= 17h
Aïe , le challenge est d’autant plus grand mais pas de soucis nous sommes tous équipés et prêts à affronter les intempéries, enfin presque tous…
Nous évoluons dans l’univers de Tarzan et Jane les yeux grands ouverts devant l’immensité du paysage. Nous traversons une faune généreuse qui sert de refuge à des milliers d’espèces d’oiseaux uniques au monde et cohabitant avec les animaux et les tribus sédentaires présentes ici depuis des milliers d’années. Lors de nos premiers échanges notre guide, peu bavard depuis le début, nous explique qu’il à la gueule de bois : ceci explique cela. Nous repartons au cœur de ces montagnes où ce dessine ici et là des terrasses offrant un paysage naturellement travaillé.
Enfin la pause déjeuné. Nous nous arrêtons vers un abri aménagé au bord d’un torrent ; peut-être le même qu’hier qui sait ? Nous dégustons le lunch pack surprise, concocté par Dame Beatrice, avec le bruit apaisant de l’eau contre les pierres polies par le temps. Certains courageux sautent du pont mais voyant les nuages nous rattraper nous passons notre tour pour cette fois-ci. Nous reprenons notre longue marche vers Camboulo à travers les forêts et les murets étroits retenant des tonnes de vase nécessaire à la culture du riz. Deux règles sont de mise :
-règle numéro 1 : Ne pas tomber
-règle numéro 2 : Toujours tomber du côté de la rizière sur laquelle nous marchons (sinon nous ferions une chute de 5 mètre avant de prendre un bain de boue)
Une question Julius ? A quoi sert la règle 1 ?
Après 1h30 un petit pause s’impose, on papote, on rigole, on boit, on prend des photos, on s’assoie, on se lève, on s’assoie, on se lève…
C’est reparti, nous traversons une petite clôture… A quoi sert cette clôture d’ailleurs. Ah oui nous ne sommes pas seuls. Deux énormes bovins sont sur notre chemin… Ah non c’est nous qui sommes dans l’enclot des deux Waterbuffalos. Qu’est qu’on fait Julius ? Avec ces 13 années de métier, Julius leur jette des pierres pour les faire fuir, mais n’ayant aucune échappatoire, les deux ruminants nous chargent cornes baissées, une fois puis deux. Intelligent Julius. Finalement en bon négociateur Julius parvient à écarter les deux autochtones. Nous passons finalement en contrebas sous l’œil pesant de nos adversaires. C’est à ce moment que Julius nous explique comment, au cours d’une de ses expéditions, un de ces animaux l’a chargé, en exhibant fièrement sa cicatrice. Mais Julius, si tu sais de quoi ces bêtes sont capables, POURQUOI TU LEUR JETTE DES PIERRES ?!!
Nous reprenons notre marche le ciel se couvre nous traversons une dernière parcelle de rizière au centre de laquelle trône Camboulo. Nous y sommes presque. Mais prenons le temps d’observer la manière dont ces paysans cultivent leurs terres. Tiens je connais cet animal. Ici pas de tracteur, les charrues sont charriées par les waterbuffalos, les semences semées à la main, et les récoltes récoltées en famille. Ici les traditions agricoles sont respectées pour un produit d’une qualité supérieure.
Nous atteignons notre objectif à 17h 15. Notre bonne étoile nous suit depuis le début, au moment d’entamer un jeu de carte, le ciel nous tombe sur la tête.
Day 3:La cascade au bord de la 8ème : Campoulo to Batad
Départ 9h, la fatigue de la veille se fait ressentir mais pas question de renoncer, le spectacle est trop beau, on en veut encore. Julius nous préviens, la route d’aujourd’hui est moins longue que la précédente mais encore un level au-dessus. Même pas peur. Nous partons donc sur la route, Julius en pole position, suivie de près par Lélé (léa B), arrive ensuite Vanessa, et enfin loin derrière les trainards, essoufflés dès la première ascension qui ralentissent le peloton de tête. Ces chemins, autrefois empruntés par les familles voulant fuir les occupants Japonais, sont semés d’obstacles et seul des marcheurs avertis peuvent trouver refuge à travers ce réseau de bourgades brillement dessinées.
C’est avec le mental d’un athlète de haut niveau que nous y parvenons, nous y sommes, au tournant de la montagne nous accédons à la 8ème merveille du monde. Une superposition de terrasses formant un amphithéâtre quasi parfait avec en son cœur une cascade d’eau fraiche. Nous ne sommes jamais restés aussi longtemps dans un amphithéâtre en silence, à écouter ce que son histoire avait à nous dire.
C’est à ce moment que Kuya Julius, remis de ses émotions de la veille a choisi pour nous transmettre son savoir. Deux chemins ont été tracés par les natifs de cette région pour accéder à cette place unique et beaucoup sont mort à la recherche de cet eldorado. Les natifs en question étaient autrefois appelé les coupeurs de têtes. L’origine de ce nom remonte au temps où ils coupaient les têtes des colons espagnoles un peu trop curieux. Bien conscients de l’attrait que pouvait susciter cet endroit, ils mettaient un point d’honneur à préserver le secret. Cet endroit n’a été dévoilé au monde qu’en 1950, après la guerre, par les américains.
Après cette belle histoire, c’est l’heure du repas. Mmhh. Nous descendons à présent au bord de cette chute d’eau impressionnante. Chacun déguste un plat typique Philipins pour certain un porc adobo, pour d’autre des pitas… Ah non c’est grec, les Philipins n’étant pas des grecs, certains sont restés sur leur faim. Nous avons pu digérer notre repas dans un petit bain à remous façonné par les vagues de la cascade.
Mais après avoir descendu les escaliers secrets pour aller à la chute d’eau, il faut les remonter. Les bienfaits rafraichissants de la baignade ne sont que de courte durée. Mais nous y parvenons quand même.
A trop profiter des bonnes choses, nous perdons du temps, et cette fois-ci nous n’échapperons pas à la pluie. Bien que notre prochaine auberge soit en vue il nous faut tout de même traverser d’une exterminé à l’autre l’amphithéâtre. Nous devons redoubler d’effort, les chemins sont étroits, les pierres sont mouilles mais le risque de chute n’est rien par rapport à la richesse de cet endroit. 30 minutes plus tard, nous arrivons à notre nouveau foyer. La surprise était au rendez-vous lorsque nous découvrons que la terrasse offrait une vue imprenable sur les terrasses. Nous avons passé le reste de la soirée à discuter face à ces œuvres d’art impressionnantes. La huitième merveille du monde n’a pas volé son titre.
Day 4: Batad to Banaue
Le dernier réveil, les deux jours passés se font ressentir. Conscient d’avoir fait le plus dur, il nous reste tout de même 3 h de route avant le retour à la civilisation. Nous continuons notre épopée à travers la jungle. Nous photographions, et observons chaque parcelle de ce paysage afin de ne pas en perdre une miette. Nous cherchons à en savoir le plus possible sur l’histoire, les coutumes, la culture et les traditions des peuples ayant bâtis ces merveilles.
Nous interrogeons alors notre guide, fier de son histoire, qui s’empresse de nous raconter avec le plus de détails possible l’histoire de ces rizières.
Tout commence il y a plus de 4000 ans. A cette époque les hommes peuplant ces montagnes vivent uniquement de la chasse. Ils considéraient à cette époque que si leur chien mangeait quelque chose c’est que c’était comestible et que par conséquent ils pouvaient le manger aussi. Un chasseur, Aligouïoune, vis son chien manger, dans le cratère d’un volcan éteint, une plante qu’il ne connaissait pas encore. Il ramena cette plante chez lui persuadé d’avoir fait une découverte. Il commença alors à manger cette plante telle qu’il l’avait cueillie, mais l’enveloppe qui l’entoura n’avait pas très bon goût. Il essaya ensuite de retirer l’enveloppe mais cette graine très dure lui faisait mal aux dents. A force de persévérance, Aligouïoune, fit sa première découverte, cuit dans une casserole sans eau, le rit brûla mais il en fallut plus pour décourager le chasseur qui trouva le moyen d’en faire du café. Mais non satisfait du résultat, il le fit bouillir dans l’eau et trouva que c’était un accompagnement complet avec une viande ou un poisson. Il retourna seul à l’endroit de sa découverte, parce que tout le monde le sait, un chasseur sachant chasser sans son chien est un bon chasseur. Il fit le constat qu’il fallait à cette plante un sol vaseux pour se développer. Il recréa donc chez lui un environnement similaire au développement de cette plante et appris à toute sa famille comment la cultiver. La première culture en terrasse était née.
Sur cette belle histoire nous reprenons notre chemin pour clore ce trek de 36km dont nous sommes ressortis fatigués mais fiers. Nous avons appris comment des peuples pouvaient vivre heureux en communion avec la nature. Nous regagnons notre hôtel pour faire le point sur cette expérience et après avoir repris des forces nous retournons dans notre village avec des souvenirs pleins la tête.
Vivement la prochaine étape.